"Elle était vêtue d'un kimono sans doublure, de crêpe bleu-marine, serré par un obi de satin noir doublé de soie marron de Hakata et, dans sa main gauche, elle portait nonchalamment un panier artistiquement tressé dans lequel étaient rangés une serviette, une boîte à savon, un petit sac de son de riz et une éponge".
Mori Ôgai, "L'oie sauvage".
Mori Ôgai, "L'oie sauvage".
Il est de coutume de différencier les étoffes tissées dites orimono et les étoffes teintes dites some. Au sens littéral du terme, les orimono sont le résultat d'un assemblage croisé de fils de trame et de chaîne et dans le cas des some, les écheveaux de fil subissent soit un bain de teinture direct soit les motifs sont appliqués au pinceau ou au pochoir sur le tissu.
Une autre classification permet de distinguer les kimonos selon le procédé de teinture du tissu: on parle de sakizome si la teinture est effectuée sur le fil blanc avant le tissage (kasuri, tsumugi…) et de atozome, si le fil est teint une fois tissé (yûzen, komon…).
Une autre classification permet de distinguer les kimonos selon le procédé de teinture du tissu: on parle de sakizome si la teinture est effectuée sur le fil blanc avant le tissage (kasuri, tsumugi…) et de atozome, si le fil est teint une fois tissé (yûzen, komon…).
TISSAGES 織物
TSUMUGI 紬


Pongé de soie confectionné à l’origine par les paysans qui après avoir utilisé les fils de soie de bonne qualité dans un but commercial, récupéraient les déchets de soie (ou schappe) pour leur propre usage. Le fil irrégulier était alors filé à la main puis tissé: les fileuses humidifiant le fil avec leur salive, les meilleures fileuses étaient, paraît-il, les femmes d’âge moyen dont la salive contenait un taux hormonal idéal, information à vérifier !
Cette production familiale se transforma pour laisser place à une industrie locale importante présente dans tout le Japon. Le filage nécessitait entre 20 et 45 jours et la confection d’un kimono demandait plus de 3 mois. Les principaux motifs représentent des formes géométriques ou symétriques et se résument à des rayures, des carreaux et des croix (typiques du genre kasuri). Plus les motifs sont petits et précis, plus le tissu est de bonne qualité.
Parmi les principaux tissages tsumugi, citons: Yonezawa tsumugi, Yûki tsumugi, Oshima, Ryûkyû tsumugi, Shiozawa tsumugi, Kumejima etc...
Cette production familiale se transforma pour laisser place à une industrie locale importante présente dans tout le Japon. Le filage nécessitait entre 20 et 45 jours et la confection d’un kimono demandait plus de 3 mois. Les principaux motifs représentent des formes géométriques ou symétriques et se résument à des rayures, des carreaux et des croix (typiques du genre kasuri). Plus les motifs sont petits et précis, plus le tissu est de bonne qualité.
Parmi les principaux tissages tsumugi, citons: Yonezawa tsumugi, Yûki tsumugi, Oshima, Ryûkyû tsumugi, Shiozawa tsumugi, Kumejima etc...
KASURI 絣



Étoffe tissée (de soie, coton ou lin) à petits motifs dont la technique de tissage est originaire d’Inde et qui fut introduite au Japon via l’Indonésie où elle porte le nom d’ikat. Le fil est teint avant d’être tissé et les motifs sont géométriques ou figuratifs (pin, bambou, fleur de prunier, grue, tortue...). Le tisserand doit alors planifier précisément l’endroit où viendra se placer la portion de fil teint afin de former le motif prévu. Les kasuri japonais les plus connus sont Iyo kasuri, Kurume kasuri et Bingo kasuri (du nom de leur région d’origine).
JÔFU 上布



Tissé uniquement avec un fil de ramie ("ortie de Chine") très fin et de grande qualité. Cette étoffe légère, aérienne et très agréable au toucher convient parfaitement aux étés chauds et humides du Japon mais son prix très élevé en fait un matériau d’exception.
OMESHI 御召



À l’origine, terme honorifique désignant les kimonos portés par le 11e shôgun Tokugawa Ienari (1787-1837) et les nobles de la cour. Il s’agit d’une sorte de crêpe de soie à motifs figuratifs, rayés ou de type kasuri. La technique de tissage élaborée et la qualité des fils de soie torsadés utilisés donnent au tissu un léger relief. De plus, la séricine du fil de soie est éliminée ce qui donne plus de souplesse et de brillance au tissu. Encore utilisé pour les kimonos formels au cours des années Edo, ce tissu solide et souple, qui ne se déforme pas et se froisse peu, est utilisé, de nos jours, pour des vêtements élégants à porter au quotidien.
MEISEN 銘仙



Ce tissu de soie fut le plus populaire durant l’ère Taishô (1912-1926). Les motifs géométriques ou figuratifs sont chatoyants avec des contours atténués et flous.
Voir article ici.
Voir article ici.
SHIMA 縞



Les tissus à rayures et à carreaux étaient déjà très en vogue durant la période d’Edo. Ils sont indémodables et offrent un aspect à la fois moderne et traditionnel.
HABUTAE 羽二重



Sorte de taffetas à l’aspect lisse et lustré. Il en existe plusieurs variétés. Les commandes de la noblesse de Cour commencèrent dès le 10e s. Produit à Kyoto pendant et après la période de Momoyama (1573-1603).
RO, SHA 絽 紗



Les différentes sortes de gazes de soie sont connues au Japon sous l’appellation karami ori. Les techniques de tissage sont complexes et les tissus peuvent être unis ou à motifs. La gaze, originaire du Moyen-Orient, était produite en Chine avant l’ère chrétienne. Elle fut importée au Japon dès le 7e siècle et produite au 8e siècle pour être utilisée au cours des cérémonies bouddhiques ou lors des sacres impériaux.
TEINTURES 染物
TEGAKI-ZOME 手書き染め


Les motifs sont appliqués à la main directement sur le tissu blanc (soie, coton): yûzen, batik ...
KATAZOME 型染め


Les motifs sont reproduits au pochoir sur un tissu blanc de soie ou de coton (kata yûzen, kata komon, edo komon, bingata...).
SHIBORI-ZOME 絞り染め


La teinture est réalisée après avoir noué le tissu (tie and dye). L'utilisation de ces techniques tinctoriales complexes remontent à la période de Nara. Puis elles furent abandonnées jusqu'à la période médiévale pour réapparaître au grand jour au cours des 14-15 et 16e s. Au cours des années Edo, la teinture shibori prend deux orientations distinctes: l'une (soie) réservée aux classes aisées (kyô-kanoko), l'autre (coton) au peuple (chihô-shibori).
MUJIZOME 無地染め


Il s'agit d'une teinture monochrome sans motifLes kimonos unis peuvent se porter lors d'occasions variées (cérémonies, visite au sanctuaire, pratique des arts traditionnels, deuil ou demi-deuil et dans ce cas, ils sont noirs, gris, marron ou violet clair) et sont très pratiques.