À partir du 16e siècle, les motifs des tissus constituent l'élément décoratif principal des kosode. Les motifs classiques et traditionnels ne sont pas délaissés pour autant mais sont remis au goût du jour ou associés aux créations les plus originales et les plus complexes. C'est à cette époque que la majorité des thèmes que nous connaissons aujourd'hui a été imaginée. Leur quantité et leur variétés sont illimitées.
Les représentations inspirées de la nature (faune, flore, paysages), les sources littéraires et poétiques, le théâtre, les objets du quotidien, les formes géométriques constituèrent la source d'inspiration de nombreux artisans et artistes.
La sensibilité des Japonais face à la nature les portent à en apprécier les transformations au cours de chaque période de l'année. Une des caractéristiques du vêtement japonais traditionnel est de s’accorder aux changements saisonniers: matières, couleurs, originalité des motifs se doivent d’être en harmonie avec chaque période précisément définie (ainsi les kimonos et
obi doublés se portent-ils d'octobre à mars-avril, les kimonos sans doublure en mai et septembre et les kimonos légers et autres yukata de juin à septembre).

VARIATIONS AUTOUR DES MOTIFS

FLORE SAISONNIÈRE

PRINTEMPS (mars, avril, mai): azalées, fleurs de pruniers et de cerisiers, pivoines, hortensias, iris

ÉTÉ (juin, juillet, août): tournesol, herbes, feuilles de lin, glycines, oeillets, roses, liserons, lotus)

AUTOMNE (septembre, octobre, novembre): feuilles d'érable, lespédèze (hagi), herbes des pampas, vigne, chrysanthèmes, campanules, feuillage automnal

HIVER (décembre, janvier, février): trilogie pin-bambou-fleurs de prunier, bambou, camélias, chysanthèmes, narcisses, fleurs de prunier.

FAUNE

Coquillages, couples de canards mandarin, moineau, papillons, chiot, hirondelle, poisson rouge, carpe.

La plupart des représentations animales figurant sur les textiles modernes sont des silhouettes familières qui font partie du quotidien (oiseaux, poissons, coquillages, libellules, papillons, chiens, chats, lapins, cervidés, chevaux, tortues, crustacés...). Les tissus les plus anciens montrent des lions, des éléphants, des chameaux... qui étaient inconnus des Japonais de l'époque ou des animaux mythiques (phoenix ou chien-lion).

PAYSAGES ET NATURE

Pont et rivière, pavillons, temple, montagnes, chaumières, nuages, neige, vagues et tourbillons d'eau vive.

Au Japon, les changements saisonniers très marqués auxquels les Japonais sont si sensibles et les différentes manifestations naturelles parfois violentes (tremblements de terre, typhons, tempêtes, éruptions volcaniques) ont accordé une place prépondérante à la représentation de la nature dans toutes ses formes d'expression artistique.
Les paysages reproduits sur les kimonos sont de plusieurs sortes (montagnes vues au loin, paysages aquatiques, pavillons, ermitage, vues célèbres) et ont souvent été inspirés par des sources littéraires ou poétiques.

OBJETS

Corbeille de bambou, chariot fleuri, éventails, masque de théâtre nô, boîte à coquillages, lettres, cloison de papier shôji, boîte laquée.

FORMES CLASSIQUES

Shippô (cercles entrecroisés), losanges en pétales de fleurs, losanges croisés, boule de fleurs pour rester en bonne santé, forme composée de 3 hexagones reliés bishamon, enfants karako habillés à la mode chinoise pour avoir une descendance heureuse, grues et chrysanthèmes symbolisent une longue vie, noeud noshi.
Ces motifs sont réservés aux kimonos et obi de cérémonie portés lors d’événements exceptionnels pour lesquels une tenue habillée est de rigueur (mariage, Nouvel an...). C'est aussi la raison pour laquelle ils symbolisent longue vie, félicité, bonne santé, richesse, longue descendance, vie de couple heureuse...

FORMES GÉOMÉTRIQUES

Une diversité de formes infinies avec de haut en bas: des motifs inspirés du théâtre kabuki, des tissages kasuri, des teintures shibori et pour finir l'immense variété de rayures (shima) et de carreaux (koshi).

DISPOSITION DES MOTIFS

Dès la période de Momoyama (fin 16e-début 17e s.), artisans tisserands et teinturiers commencèrent à disposer les différents motifs des kosode et des costumes du théâtre nô selon des règles précises.

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Un motif identique est reproduit régulièrement sur l'ensemble de la surface. Au cours de la période d'Edo, ce style apparaît sur les uchikake et les kosode des femmes de la classe des guerriers.

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Une variante du style précédent: les motifs se situent en oblique sur les deux pans avant seulement.



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Seul le bas du pan avant gauche comporte un motif. Une fois fermé, le motif apparaîtra sur le devant.



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Disposition sur les épaules et au niveau de l'ourlet, laissant un large espace vide au milieu. Très en vogue au cours de la période de Muromachi et porté jusqu'au début du 17e siècle.

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Une bande transversale de motifs divise le kimono en deux, à partir du bas des manches jusqu'aux hanches.
Modèle conçu au cours de la période de Muromachi et porté au 17e siècle par les femmes de la classe guerrière comme tenue officielle. Cette disposition se retrouve également sur les haori.

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Modèle en damiers qui concerne surtout les costumes de nô des périodes de Muromachi et de Momoyama.
Un acteur de kabuki Sanogawa Ichimatsu relança la mode un peu plus tard laissant son nom ("Ichimatsu") au modèle.

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De larges diagonales traversent la totalité de la surface du kimono. La mode fut lancée par l'acteur de kabuki, Arashi Koroku, qui arbora ce modèle en rouge et blanc sur scène au début du 17e siècle.



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Les années 1660 virent l'avènement d'un style caractéristique, le style kanbun. Les motifs partent de l'épaule droite et sont disposés en demi-cercle dans un mouvement très dynamique, laissant un large espace vide au centre.



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C'est le style patchwork: des tissus variés mais de formes identiques sont imprimés ou tissés (parfois cousus) ensemble constituant un tout homogène.

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Les motifs sont répartis le long des coutures en bandes étroites.



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Une bande de motifs suit et encadre le bord inférieur du kimono.



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Modèle en vogue de la fin du 19e au début du 20e siècle. Les motifs sont également présents sur le bord interne des manches et à l'intérieur en bas du kimono.

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Ces modèles pour le moins osés et originaux furent très en vogue au cours de la période de Momoyama (costumes de ) jusqu'au début d'Edo. Ils furent repris dans des créations contemporaines.

À droite, les motifs se répartissent en oblique vers le bas du vêtement, à partir du pan avant gauche jusqu'au pan avant droit. Une des causes de ce changement serait due à l'ampleur progressive prise par le obi au milieu de la période d'Edo. La largeur de la ceinture entraina donc un glissement des motifs vers la partie inférieure du kimono (hanches et ourlet). La hauteur des motifs varie et diminue en fonction de l'âge. A la fin de la période d'Edo, ce style fut réservé aux femmes mariées et porté lors d'événements exceptionnels (kimono tomesode).

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