Fondé par Minamoto no Yoritomo à la suite de combats épiques et au terme d’une dizaine d’années de crise socio-politique, le shôgunat établi à Kamakura forme dans l’histoire japonaise le premier centre de pouvoir installé en dehors des provinces centrales du Kinai (Kyôto), loin d'une cour décadente dont il délaissa les excentricités. Les couches supérieures de la classe guerrière font de Kamakura une véritable capitale politique et culturelle souvent en rivalité avec Kyôto au 13e siècle avant que l’ancienne capitale ne reconquière son hégémonie dès le siècle suivant. Les conséquences de ce changement politique radical furent visibles jusque dans les tenues vestimentaires qui se simplifièrent considérablement.
La cour de Kyôto continuait à occuper une place centrale dans la vie culturelle du pays en perpétuait les traditions artistiques et littéraires de l’époque de Heian. La culture aristocratique se répandait de plus en plus largement à l’extérieur.
Les vêtements des nobles de cour subirent un changement majeur à la fin de la période Heian (794-1185), sous le règne de l'empereur Toba qui montrait un intérêt particulier aux costumes et qui transforma leur apparence, en passant des vêtements aux lignes souples à des tenues plus rigides et austères.
Jusque-là, l'aristocratie de Heian avait privilégié les formes douces, amples et fluides (naeshôzoku) mais suite au changement de style des vêtements officiels où les contours droits et linéaires (kowashôzoku) s'imposèrent (dûs à l'utilisation de tissus plus épais et amidonnés), l'apparence et l'allure des nobles de cour se réaffirmèrent et aida à rétablir leur autorité en déclin.
Cette conversion vers des tenues résistantes et rigides engendra un changement dans l'habillage. Les tenues souples étaient faciles à mettre soi-même, ce qui devint impossible dans le cas des vêtements rigides, peu confortables et pour lesquels il fallait user de techniques particulières pour obtenir un résultat parfait, qui font partie du code de l'habillage des vêtements de cour (emondô).
Pour ces raisons, les fonctionnaires civils et les militaires de haut rang adoptèrent la tenue abrégée du sokutai, le ikan (voir Heian), qui servait pour les déplacements, les visites officielles et les affaires des fonctionnaires et des courtisans au palais mais n'était pas admis en présence de l'empereur.
Style souple naeshôzoku
吉備大臣入唐絵巻 ( Kibi daijin nittô emaki), "Rouleau du voyage en Chine du ministre Kibi", fin 12e.
Style rigide kowashôzoku
Extrait d'un des 3 rouleaux peints, Tennō Sekkan Daijin Eizukan (天皇摂関大臣影図巻), fin Kamakura.
Au cours de cette période, le groupe des guerriers n'était pas défini de façon précise. À part les vassaux, nombreux étaient les bushi (guerriers) qui conservaient un mode de vie proche de celui des paysans, continuant à s'occuper de leur exploitation. Ce n'est qu'au 13e siècle qu'ils se séparèrent véritablement de la classe paysanne. Les conséquences de ce changement politique radical furent visibles jusque dans les tenues vestimentaires qui se simplifièrent considérablement.
Les superpositions de plusieurs robes de soie et le port du hirosode (robe à manches larges qui témoignait d’un statut élevé) furent abandonnés pour des tenues plus sobres et plus fonctionnelles aux manches plus étroites (kosode). Cependant, ce n'est qu'à l'occasion d’événements particulièrement officiels que le port des robes à manches larges (hirosode, konôshi) et à col rond, vestige de la période de Heian et d'influence chinoise, restait en vigueur.
Les hommes de la classe guerrière dirigeante et les nobles arboraient comme tenue officielle ordinaire, le kariginu (inspiré de la tenue de chasse en vogue durant la période de Heian) et le suikan. Les guerriers ordinaires portaient un hitatare au quotidien.
Illustration: 春日権現験記絵, Kasuga gongen genki, (Rouleaux illustrés des miracles des divinités shintô de Kasuga), 1309.
Le kariginu (ou hôi) a été conçu à l'origine pour la chasse en plein air. Il était en lin, facile à porter et permettait une meilleure ampleur des mouvements. En raison de sa commodité, il fut utilisé comme vêtement quotidien par les nobles ordinaires et dans ce cas, le lin fut remplacé par de la soie.
Au fil du temps, il fit de plus en plus partie de la tenue officielle jusqu'à devenir la tenue habituelle des fonctionnaires civils et des militaires à la cour. Habit simple au début, il se transforma peu à peu et devint de plus en plus luxueux.
L'encolure du kariginu est ronde et les manches sont assez longues mais ne recouvrent pas les mains. Le bord des manches pouvait être resserré aux poignets par des cordons pour ne pas être gêné en bougeant. Au repos, les manches restaient largement ouvertes.
La ceinture portée à la taille se nommait ateobi.
Le tate-eboshi et le pantalon sashi-nuki étaient réservés au shôgun et aux guerriers de haut rang.
Au cours de Moyen Age, il devint la tenue correcte des guerriers et du bakufu d'Edo. Selon les règlements établis pour définir les modalités des costumes, les fonctionnaires du 5e rang et au-dessus devaient porter un kariginu aux motifs tissés et à doublure et ceux du 6e rang et au-dessous, un kariginu sans motifs tissés ni doublure. La différence de ces deux catégories s'accentua avec l'élaboration du costume.
Suikan en soie
Suikan en lin
Comme le kariginu, le suikan était un vêtement porté à l'origine par les gens du peuple. Avec le temps, les nobles l'adoptèrent comme tenue du quotidien et les guerriers comme tenue de tir à l'arc. De plus, le fait d'arborer ce vêtement en présence de nobles de la cour devint aussi une manière de manifester leur nouveau pouvoir.
La forme était une version simplifiée de celle du kariginu, ce qui lui conférait un statut inférieur.
L'encolure en V (ou parfois à col rond) se fermait à l'aide de cordons et sa forme annonce celle du kimono.
Les manches étaient attachées à l'arrière des épaules et ouvertes sur le devant permettant ainsi de voir le vêtement de dessous.
De petits éléments décoratifs arrondis (kikutôji (en forme de fleurs de chrysanthèmes), étaient placés au niveau des coutures pour les renforcer.
Ci-dessous, une tenue de juge arbitre de sumô.
La tunique du kariginu se porte par-dessus le hakama (ou sashinuki) alors que dans le cas du suikan, elle se porte sous le hakama.
Sous le suikan, les nobles portaient un sashinuki.
(voir aussi, Heian).
Une variante du suikan, nommée suikan kamishimo était composée de la tunique et d'un hakama dans le même tissu de couleur identique.
Ci-dessus, des moines-guerriers vêtus de somptueuses tenues, notamment le personnage de droite dont le suikan est orné de chevaux.
春日権現験記絵, Kasuga gongen genki, (Rouleaux illustrés des miracles des divinités shintô de Kasuga), 1309.
Guerriers de haut rang à la cour, en tenue officielle suikan (à gauche) et kariginu (à droite).
Minamoto Yoshiie qui lit une lettre émanant du palais, porte un kariginu associé à un eboshi tout en hauteur (tate-eboshi). Le suikan du personnage de gauche montre une encolure en V. Les kikutôji sont bien visibles à l'avant. La coiffe plusieurs fois repliées est un ori-eboshi.
後三年給卷物 (Gosannen gassen emakimono). Ce rouleau peint en 1347 relate le conflit Gosannen ayant eu lieu entre 1083 et 1089.
Le costume masculin changea véritablement à la fin de cette période.
Jusqu'à la fin de la période de Heian, les guerriers de haut rang portaient un vêtement semblable au suikan sous leur armure. Plus tard, le suikan fut remplacé par le hitatare auquel on apporta quelques modifications (manches et hakama plus étroits).
Les guerriers (bushi) portaient au quotidien ou sous leur armure (yoroi-hitatare), un hitatare composé de deux parties, faites dans la même toile. Un hakama maintenu par une ceinture (blanche) et un haut dont l'encolure différait des tenues au col rond portées jusque là par les nobles (hô, kariginu…) et qui se fermait par des cordons sur le devant. Les manches étaient larges avec des cordons ajoutés à leur extrémité.
La coiffe samurai-eboshi se portait avec le hitatare.
Le hitatare fut bientôt porté par les nobles et à la période suivante de Muromachi, il devint l'habit de cérémonie des bushi de haut rang. Il était alors fait en soie damassée de qualité supérieure.
Probable portrait du shôgun Ashikaga Takeuji en yoroi-hitatare.
On récapitule: seule la tunique du kariginu se porte sur le pantalon sashinuki.
Le daimon est identique au hitatare dans sa forme mais au cours de l'époque de Kamakura, une mode qui consistait à y apposer des kamon familiaux de taille exceptionnelle fit fureur. Les cordons qui retiennent l'ensemble étaient tressés et faits de peau de daim. Au cours de l'époque d'Edo, il deviendra le vêtement cérémoniel des guerriers.
Le suô était à l'origine un vêtement en lin sans kamon porté par les guerriers de rang inférieur. Sa forme était identique à celle du hitatare, porté par les guerriers de grandes familles. Il se composait d'un kosode en haut et d'un hakama en bas. Le col de la tunique était croisé et elle se fermait par des liens en cuir (munahimo). La ceinture (koshi) du hakama était également faite dans le même tissu et à l'arrière, on note le rajout d'une planchette (koshi-ita) qui renforçait le bas du dos. Plus tard, on prit l'habitude d'apposer l'emblème familial sur le kosode et le hakama. Jusqu'à la fin du 16e siècle, le haut et le bas étaient de couleur identique dans une même étoffe.
Minamoto Yoshiie, une des grande figures du clan Minamoto
La fabrication des armes et des armures revêtit une grande importance. L'armure yoroi du guerrier était faite de plaques de cuir ou de métal reliées entre elles par des lacets de couleur vive et endossée par-dessus le hitatare. Les manches étaient alors moins amples et le pantalon, plus court, était doté de jambières protectrices. Le casque de métal, rond et prolongé vers l'arrière par des lames de métal, arborait un cimier décoratif aux formes les plus variées encadrant parfois un motif. Les armes offensives étaient surtout l'arc et le sabre. La réputation des sabres japonais n'était plus à faire et ils étaient exportés jusqu'en Chine.
Forme simplifiée et moins décorative que le ô-yoroi ("grande armure" portée seulement par les guerriers fortunés de haut-rang à cheval), plus léger et confortable, le dômaru (autrefois appelé haramaki) était adopté par la plupart des guerriers faisant partie des troupes de choc appelées à suivre de près les samurai et qui étaient vingt fois plus nombreuses que ceux-ci. D'autre part, la prolifération des combats au corps à corps fit que le sabre se révéla plus utile que l'arc et les flèches. Laçages, couleurs et design variaient en fonction du clan et du rang du guerrier. Le haut du visage (front et joues) était protégé par un casque en métal laqué. Aux pieds, des sandales de paille tressée, très efficaces sur les terrains escarpés remplaçaient avantageusement les lourdes bottes. Une nouvelle variété de sabre fit son apparition, le no-dachi, semblable au fauchard (naginata) à longue lame.
Les généraux et autres commandants, lorsqu'ils n'étaient pas au front, portaient une tenue plus légère qui alliait armure et hitatare brocardé, le ko-gusoku. Le hitatare était le vêtement ordinaire des nobles et des guerriers porté sous leur armure. La coiffe noire de type hiki-tate-eboshi était bordée d'une bande de tissu blanc. Le hitatare était fait de brocart. Sur le côté gauche, ils portaient un gantelet de protection (kote) et un nodowa autour du cou. Sur le côté droit, une partie du ô-yoroi subsistait avec le waidate maintenu par un cordon koshio. Le bas des jambes était protégé par des guêtres habaki et des jambières ôtate-age. Les tabi étaient en cuir ainsi que les chaussures tsuranuki (ou kegutsu). Un sabre court koshigatana était attaché sur le côté droit.
Les guerriers avaient peu à peu adopté le dômaru, plus léger et confortable que la grande armure ô-yoroi. L'armure ne comportait pas de manche. Le devant et le dos étaient reliés par un accessoire métallique appelé gyôyô (lit. feuille d'abricotier) de forme allongée (sorte de bretelles), fait de cuir teint et de maillage métallique qui protégeait les épaules. À la fin de la période de Kamakura, les guerriers de haut rang avaient rajouté des protections sur le haut du dos (ôsode) pour compléter l'armure. Les bras étaient protégés par un gantelet (kote) et les mains par des gants wagake. Des jambières habaki couvraient le bas des jambes et des chaussons tabi en cuir étaient portés sous des sandales waraji en paille tressée. Un koshi-gatana est maintenu devant dans la ceinture et un long sabre tachi étaient fixé sur le côté gauche.
Les guerriers provinciaux, assez peu instruits, ne montraient nul mépris pour la civilisation aristocratique et firent des efforts pour l'acquérir et la répandre. Leur mode de vie, leur habitat, leur costume restaient alors très simple.
Désormais à la tête du pays, cette nouvelle classe dirigeante donna également naissance à une nouvelle culture. Dans le domaine vestimentaire, lors d’événements officiels ou publics, les dirigeants et guerriers de haut rang continuèrent d’arborer pendant un temps les tenues des nobles (kugyô) à manches larges (ôsode) afin de bien montrer qu’ils leur succédaient à la tête du pays et qu’ils étaient les détenteurs du nouveau pouvoir. En privé et lors de leurs occupations quotidiennes, ils retrouvaient leurs origines et leurs racines en portant le kosode (à manches étroites), le hitatare, le suô... Ceux-ci étaient tissés en fibres végétales (chanvre notamment) aux teintes sobres, souvent unis ou ornés de quelques motifs assez simples. Puis peu à peu, la soie et les tissus damassés ou brocardés remplacèrent le chanvre et les autres fibres végétales avec des motifs tissés traditionnels, identiques à ceux que portaient les aristocrates autrefois. Cette tendance se poursuivit jusqu’au milieu de la période de Muromachi (1336-1573).
À gauche, cette robe uwagi ornée de phoenix est une pièce exceptionnelle en ce sens qu'elle est le seul vêtement de cour de cette époque (13e siècle) qui nous soit parvenu. De la fin de la période de Heian jusqu'à la période de Kamakura, la mode était aux superpositions de robes et de sous-robes et le uwagi (robe du dessus) se portait sur le kasane-uchigi. Une veste brocardée karaginu à laquelle était fixée une traîne mo complétait la tenue officielle karaginu-mo des dames de la cour.
À droite, ce ko-uchigi (13e siècle) se portait par-dessus le kosode et le naga-bakama et formait la couche la plus visible du uchigi et donc la plus joliment ornée.
Les tenues des femmes de haut rang montraient quelques simplifications mais restaient encore fortement influencées par les robes de la cour de Kyôto. Ici, il s'agit de la tenue ordinaire d'une épouse de shôgun ou de chef d'armée qui se composait d'un kosode blanc fermé par une ceinture étroite. Par-dessus, à la manière des tenues de la cour, une superposition de plusieurs robes avec un uchiki brocardé, une sorte de manteau court qu’elles passaient par-dessus leur kosode.
Le rôle des épouses de bushi est cantonné à celui d'éducatrice. Elles doivent s'assurer que les jeunes garçons assimilent et respectent le code du samouraï, un ensemble de règles non écrites dont les valeurs (la loyauté, le courage, la vérité et l'honneur) sont plus précieuses que la vie elle-même. Leurs maris étant absents durant de longues périodes, les femmes contrôlent toute la vie domestique, depuis les finances jusqu'au personnel.
Historizo - Café du Web, Femmes samourai
Pour les femmes de la classe guerrière de haut rang, en été, l'élégance pouvait se réduire aussi à un simple kosode blanc en soie porté avec un hakama rouge.
"L'idéal féminin change avec l'arrivée au pouvoir des samurais. Le maquillage des sourcils gagne les femmes des guerriers. Il est nettement plus marqué et l'expression plus dure. Les méthodes de maquillage se diversifient. Deux catégories de poudre font leur apparition, l'une à base de plomb, l'autre à base de mercure".
Dominique Buisson
Suite au développement grandissant des nouvelles sectes bouddhistes, les pèlerinages et visites aux temples étaient à la mode et lorsque les femmes de la noblesse ou de l'élite guerrière sortaient ou voyageaient, elles se couvraient la tête à l’aide d’un second kosode. Ce kosode était maintenu en place par une ceinture étroite (kake-obi) au niveau des épaules ou de la poitrine. En dessous de ce obi, une petite pochette fixée à l'avant contenaient des amulettes protectrices.
D'autres variantes consistaient à se recouvrir la tête en remontant l'arrière du manteau kazuki par-dessus la tête et en le maintenant, laissant ainsi les manches libres. Le costume a perduré au cours de la période suivante de Muromachi avec quelques variantes. Un large chapeau rond (ichimegasa) tressé en jonc autour duquel pendait un long voile transparent en ramie (mushi no tareginu) leur permettait également de voyager en sécurité, de se protéger des insectes ou de garder l’anonymat (tsubo ori).
Avec la période de Kamakura, les changements vestimentaires furent nombreux et notamment l'utilisation du kosode qui, de sous-vêtement (shitagi), devint une tunique visible (aigi) porté sous le uchikake et ensuite une tunique du dessus uwagi. Le mo-bakama restait réservé aux femmes des classes supérieures. Ici, la forme du mo ressemble au andon-bakama sans entrejambe (machi). Les cordons de fermeture retombent sur le côté droit comme pour le hakama. Les couleurs et les motifs restent discrets.
À partir du 13e siècle, suite aux guerres entre les Taira et les Minamoto qui provoquèrent un immense brassage social dans le pays, atténuant les différences locales et les dialectes locaux, on assista à un enrichissement de la culture populaire nationale grâce à la diffusion des grandes épopées (Dit de Heiji, Dit de Hogen…) par des moines aveugles au biwa (luth) qui parcouraient le pays en récitant des faits devenus légendaires, source d'inspiration inépuisable pour les futurs auteurs de nô et de jôruri.
Vue d'une cuisine avec préparation des repas par des serviteurs et disposition soignée des mets sur des plateaux surélevés qui seront servis aux moines. Les kosode des servantes teints dans des nuances bleu-blanc montrent des motifs d'été divers. Kasuga gongen genki-e, rouleau peint (1309).
C’est à cette époque que s'imposa peu à peu la forme du kosode (kimono). Il devint le vêtement usuel des classes populaires qui le portaient comme sous-vêtement et comme vêtement d'extérieur (voir aussi plus bas les kosode des artisans divers ornés de motifs teints simplifiés).
Ici, une femme dans ses activités quotidiennes porte un kosode et un yumaki.
Le kosode est un katabira tissé en lin (pour l'été), teint en beige clair. Le yumaki est une simple pièce de tissu en soie grossière, teint et ornée de motifs simplifiés que l'on porte comme un pagne.
À l'origine, ce sont les nobles qui utilisaient le yumaki au moment du bain ainsi que les femmes de l'aristocratie qui officiaient au palais impérial. Il était alors en soie grège (suzushi). Vers le 12e siècle, les nobles le portaient teint, au quotidien, à la place du hakama. Avec le temps, cette habitude se répandit auprès de la population (voir illustration d'après le rouleau peint "Shigi san engi emaki", Rouleaux illustrés des légendes du mont Shigi).
Dans ce dernier cas, il répondait à certaines exigences pratiques et esthétiques notamment en s'adaptant aux saisons (simple, double ou matelassé).
Vers le 12e siècle, les nobles le portaient teint, au quotidien, à la place du hakama. Avec le temps, cette habitude se répandit auprès de la population. Dans ce dernier cas, il répondait à certaines exigences pratiques et esthétiques notamment en s'adaptant aux saisons (simple, double ou matelassé). "Shigi san engi emaki", Rouleaux illustrés des légendes du mont Shigi.
Danseuses.
La shirabyôshi de l'ère Kamakura n'est plus la danseuse de profession que nous avons connue au palais impérial au cours de la période précédente. C'est désormais une femme troubadour, une jeune aventurière qui va de ville en ville, de château en château. Sur les places des grandes villes, dans les rues des villages, bourgeois, artisans et paysans la regardent passer avec un sympathique sourire; daigne-t-elle danser ou chanter pour eux, c'est une joie dont ils ne perdront jamais le souvenir.
Kasuga gongen genki e (1309), Servante portant un yumaki sur un kosode teint.
Tisserande et teinturière d'indigo en kosode teint
Vendeuses de nouilles somen (ici mises à sécher) et de tofu. Les kosode sont fermés par une ceinture étroite à la taille.
Fileuse et brodeuse (nuihaku).
Vendeuse de bois avec enfant de Ôhara (Kyôto).
Copie (1815) du rouleau peint de la période de Kamakura 建保職人歌合 (Kenbô shokunin uta awase, 1214).
Vendeuses de petits poissons ayu de Katsura (Kyôto), reconnaissables à leur tenue originale. Copie (1815) du rouleau peint de la période de Kamakura 建保職人歌合 (Kenbô shokunin uta awase, 1214).
Fabricants de tuiles et de chapeaux en bambou
Vendeurs de rouleaux de tissu (tanmono) blanc uni et de tissu pour hitatare.
Fabricants de roues de chariots et de bois recourbé en cyprès (hinoki) pour former toutes sortes de baquets et de boîtes.
Sculpteur de statues bouddhiques
Copie (1815) du rouleau peint de la période de Kamakura 建保職人歌合 (Kenbô shokunin uta awase, 1214).
Laqueur (ici, traite une coiffe eboshi)
Copie (1815) du rouleau peint de la période de Kamakura 建保職人歌合 (Kenbô shokunin uta awase, 1214).
Aiguiseur de sabre.
Copie (1815) du rouleau peint de la période de Kamakura 建保職人歌合 (Kenbô shokunin uta awase, 1214).
Aiguiseur d'aiguilles
Copie (1815) du rouleau peint de la période de Kamakura 建保職人歌合 (Kenbô shokunin uta awase, 1214).