Avant de porter un kimono, il est nécessaire de passer par quelques étapes indispensables qui rendront votre tenue plus élégante et plus confortable, votre gestuelle plus fluide et plus naturelle. En effet, l'ensemble de la tenue complète (sous-vêtements, juban, kimono et obi) est seulement maintenu par un jeu de ceintures et de cordelettes. Il s'agit de ne pas être gênée à la marche et d'être à l'aise dans ses mouvements tout en observant quelques "bonnes manières" dans sa manière de bouger, de s'asseoir, de se relever, le tout dans une gestuelle discrète.
Les sous-vêtements hadagi se portent sous le juban.
Vous avez le choix entre plusieurs versions qui s'adaptent à vos préférences, au type de kimono et aux saisons avec des matières adaptées. Les couleurs restent discrètes et sobres mais peuvent être plus vives pour les tenues réservées aux danses.
De gauche à droite: la base se compose d'une chemisette à manches courtes en haut et d'un susoyoke en bas. C'est une sorte de jupon droit ou de pagne qui se noue autour de la taille par des cordelettes. Une variante du jupon est le suteteko, un caleçon mi-long qui se porte aussi avec une chemisette. La combinaison slip très pratique et confortable existe également dans de nombreuses versions.
La silhouette doit avoir une forme tubulaire, il est donc nécessaire de masquer la ligne naturelle du corps (aplatir les formes ou rembourrer les creux !). Des sous-vêtements apprêtés (hosei 補正) sont disponibles pour la poitrine, la taille, le creux du dos etc…. De petites serviettes fines pliées et placées sur les différentes parties du corps peuvent aussi être utilisées.
Le juban (nagajuban) est un sous-kimono qui se porte entre les sous-vêtements et le kimono. Il est généralement en soie mais d'autres matières confortables et adaptées aux occasions et aux saisons sont également prisées (satin damassé, mousseline, polyester, lin etc…). Il se laisse apercevoir au niveau du col et de l’ouverture des manches du kimono, ajoutant ainsi une note colorée esthétique à l’ensemble. Quelques accessoires sont nécessaires à la mise en forme du col et à la fermeture.
Pour plus de détails sur le juban, c'est par ici.
Le erishin est un accessoire semi-rigide qui se glisse directement dans le faux-col du juban pour lui donner une meilleure rigidité et un bel arrondi régulier afin de mettre la nuque en valeur. Les modèles varient selon les saisons.
Le han-eri est un faux-col cousu sur le juban qui va donner du relief à la tenue. Les nuances infinies de coloris, les différentes matières ou les broderies s'adaptent au type de kimono et peuvent en faire un accessoire de luxe.
Pour fermer le juban (et le kimono), l'indispensable koshihimo, cette ceinture étroite en coton (ou mousseline de laine...) très simple d’environ 3-4 cm de large qui se noue autour de la taille afin de le maintenir fermé. Son rôle est important car elle va déterminer la longueur du kimono.
Une autre ceinture en soie, un peu plus large (env 8 cm), le datejime se noue par-dessus le koshihimo et constitue un maintien efficace. Des variantes en mousse et polyester, souple avec fermeture Velcro sont très pratiques.
Les vidéos sur l'art de porter le kimono etc…, disponibles sur You Tube sont nombreuses et de qualité très inégale. Nous vous conseillons cette vidéo, éditée par l'école AOYAMA KIMONO GAKUIN à Tôkyô qui vous enseigne les différentes étapes à suivre pour porter votre kimono comme une Japonaise !
Les tabi se portent très près du pied et se ferment à l'arrière par de petits crochets métalliques. Les plus classiques sont blancs et s'adaptent à toutes les occasions. Les tabi-socks s'enfilent comme des chaussettes avec un look plus casual seulement. Les matières s'adaptent au style et à la saison, les couleurs et les motifs se déclinent dans une gamme infinie qui se renouvelle chaque année.
Blanc basique et chic.
Version dentelle pour l'été.
Tabi-socks, la fantaisie.
Version velours hivernale.
Le obi est une ceinture qui se noue par-dessus le kimono afin de le maintenir en place. Ces deux éléments du costume traditionnel japonais sont indissociables. Les obi larges (nagoya-obi, fukuro-obi, maru-obi…) plutôt volumineux nécessitent quelques accessoires pour leur mise en place alors que le obi étroit han-haba-obi se noue plus facilement et se porte le plus souvent de manière informelle.
Le mae-ita est une petite planchette plus ou moins rigide, plastifiée ou tissée pour l'été, qui se glisse à l'avant entre deux plis du obi afin d'en souligner la ligne.
Le obi-makura est un coussinet rigide indispensable à la formation du nœud du obi. Il est maintenu en place par le obiage. Les formes varient selon le type de obi et le style du noeud.
Le obi-age est une ceinture fine en soie qui retient le obi makura à l'arrière et se noue à l'avant en dépassant légèrement du obi pour apporter une touche de couleur contrastée.
La cordelette tressée qui se noue serré à l'avant par-dessus le obi est un obijime. Il maintient le obi en place et lui évite de glisser. Étant situé au milieu de la silhouette, il attire le regard; il importe donc d bien le choisir !
Cette petite broche décorative obidome se glisse sur le obijime et se porte à l'avant du obi. Il n'a aucun rôle fonctionnel mais il rehausse joliment le obi. Le design, le choix des thèmes et des matériaux (pierres naturelles, corail etc…) peuvent en faire un accessoire de luxe.
Ces socques (geta) en bois surélevées, maintenues par deux lanières, se portent surtout en été avec un yukata ou un kimono plus habillé selon la qualité du bois de la semelle (comme le très chic fusain du Japon masaki).
Les zôri se portent aussi bien au quotidien que lors d'événements formels à condition de respecter quelques détails qui changent tout (choix des matériaux, hauteur du talon et de la semelle, coordination avec le kimono et les accessoires, choix des couleurs…). Plus la semelle est haute, plus leur statut est formel.
Les traditionnelles sandales de paille (setta) à semelle plate d'autrefois ne sont plus guère portées et sont réservées aux matsuri ou autres événements traditionnels. La semelle assez plate des setta est désormais en cuir, en plastique ou en paille tressée.
Les Japonaises adorent les sacs de toutes sortes et le choix est donc vaste ! Le style est codifié avec les kimonos de cérémonies ou formels mais avec un kimono du quotidien, tout est permis. En été, les sacs en fibres végétales tressées sont très prisés.
Pas de kimono sans coiffure adaptée: cheveux courts, relevés ou chignons sont vivement conseillés ! Les accessoires (peignes, piques, épingles diverses, ornements en tissus…) sont innombrables. Mieux vaut les choisir en fonction du TPO (time, place, occasion).
Un maquillage excessif et des accessoires volumineux restent réservés à certaines catégories professionnelles… Les imiter n'est pas forcement une bonne idée !
Les critères de mesure concernant la hauteur du kimono varient sensiblement selon les auteurs et les vendeurs. Pour les kimonos faits SUR MESURE, il est commun de considérer qu'une marge de plus ou moins 5 ou 10 cm par rapport à la hauteur totale de la personne est une bonne règle générale. Certains estiment toutefois que la hauteur du kimono peut être égale à la hauteur de la personne.
Les vêtements que nous vous proposons sur notre site sont tous vintage ou d'occasion. Dans ce cas particulier, les mesures qui importent sont:
- la longueur du kimono (mitake)
- la longueur des manches (yuki)
- le tour de hanches (koshi-mawari).
Notez bien qu'il est assez difficile de trouver des grandes tailles (1,70m et plus) en kimonos d'occasion ou en vintage.
Au premier essayage, votre kimono va vous paraît trop long, mais pas d'inquiétude, tout est normal ! Avant de fermer votre kimono, il est nécessaire de faire un pli au niveau de la taille (ohashori) qui va vous permettre de choisir la bonne hauteur. Celui-ci est maintenu en place par de fines ceintures (koshihimo, datejime) qui vont maintenir le kimono bien fermé mais aussi en régler la hauteur.
La hauteur de ce pli plat varie selon les préférences et le style du kimono. Les Japonaises ont quelques astuces pour adapter leur kimono à leur morphologie surtout s'il s'agit d'un kimono vintage, souvent trop court !
La partie inférieure du pli ohashori ne dépasse que de quelques cm du obi en bas, entre 5 à 8 cm mais jamais au-delà. Éliminez les plis pour que ce surplus soit bien plat et droit sans "bouffer" ni s'évaser.
Si vous portez votre kimono comme un peignoir ou un vêtement d'intérieur, dans un style plus souple et décontracté, un kimono très long ne s'impose pas vraiment ! Choisissez la hauteur qui vous convient le mieux afin de ne pas être gênée en marchant.
Si vous portez votre kimono à la japonaise, c'est-à-dire fermé et près du corps, avec le côté gauche rabattu sur le côté droit et couvrant complètement le devant du corps, la taille de référence (M) que nous avons choisie correspond aux critères suivants pour une femme occidentale.
Pour les Japonaises, la longueur des manches (yuki) est importante car elles ne doivent être ni trop courtes ni trop longues et ne pas descendre trop bas sur les poignets. Mais là aussi, faites selon vos préférences.
Le yuki se mesure à partir de la couture centrale du dos du kimono jusqu'au bout de la manche (cad à partir du milieu de la nuque à la base du cou, là où vous sentez une petite protubérance, en passant par l'épaule et le coude jusqu'en haut du poignet).
Les Japonais(e)s étant plus petit(e)s, vous ne trouverez pas toujours la mesure idéale parmi les kimonos et haori d'occasion et les manches seront parfois un peu courtes.
Illustration 123 KAORI illustration website