C'est le plus officiel de tous les kimonos féminins.
Le kuro-tomesode, doublé de soie blanche, est entièrement noir et orné de motifs continus et ininterrompus par les coutures, situés sur le bas du kimono. Ceux-ci sont teints, dorés ou brodés pour être adaptés aux occasions festives et comportent des motifs saisonniers toujours de bon présage. Les occasions de porter ce kimono étant rares, les motifs sont conçus pour être portés en toute saison.
Le haut du kimono arbore 5 emblèmes familiaux (kamon) blancs (1 sous la nuque, 2 sur les les manches et 2 à l'avant, de chaque côté, sur le haut de la poitrine).
Le type de motifs ainsi que le choix des couleurs et la hauteur de la fresque s'harmonise avec l'âge de la personne; ainsi,le kimono d'une personne âgée sera toujours plus discret.
Il se porte lors des cérémonies de mariage par les femmes de la famille des mariés (mères, soeurs, grands-mères, tantes) mais aussi lors de réunions formelles (remises de décoration, réceptions, fêtes prestigieuses).
C'est à partir du début du 19e siècle que le kuro-tomesode a pris sa forme actuelle et que son usage s'est répandu. Il se porte avec un obi large de type maru-obi ou fukuro-obi, moins lourd et plus maniable, ornés de motifs classiques traditionnels et richement brodés.
Les accessoires (sac, pochette, éventail, obijime, obiage, tabi, sandales zôri) et les sous-vêtements (juban, faux-col) sont blancs ou rehaussés de touches or et/ou argent plus ou moins discrètes.
Parmi les motifs de bon augure les plus utilisés:
JEUNESSE ÉTERNELLE ET LONGUE VIE: pin, grue, tortue, phoenix, dragon, pivoine, pêche, chrysanthème, noeud noshi…
DESCENDANCE NOMBREUSE ET HEUREUSE: raisin, enfants karako, coloquinte, lapin…
HARMONIE DANS LE COUPLE: canards mandarins, boîtes à coquillages
PROSPÉRITÉ: les 7 trésors, takarabune, éventails
BONNES RÉCOLTES: moineaux (qui viennent manger le riz), cristaux de neige
CROISSANCE RAPIDE: lin, bambou
Dans le cas des kimonos iro-tomesode également, le haut est uni et les motifs ininterrompus au niveau des coutures se situent sur la partie inférieure autour de l'ourlet. Les kimonos sont en soie unie (chirimen) ou en soie avec un petit motif de fond dans une large gamme de nuances colorées le plus souvent pastel (mais jamais de noir). Le nombre de kamon varie selon l'occasion et la circonstance. Le kimono peut comporter 5 kamon (pour une tenue formelle), 3 kamon (pour une tenue semi-formelle) ou un seul kamon (pour une tenue habillée). Une variante sans kamon existe également.
Ce kimono est porté au cours des cérémonies de mariage par les sœurs célibataires du couple de mariés et par les parentes. Si vous assistez au mariage d'un(e) ami(e), la version du kimono à 1 ou 3 kamon conviendra mieux que le kimono a 5 kamon trop formel ce cas.
Ce kimono convient également pour des soirées ou des cérémonies du thé exceptionnelles.
Certains accessoires (obiage, obijime) peuvent être légèrement colorés dans le cas d'un kimono à 1 ou 3 kamon.
Autrefois, un kimono en taffetas blanc était porté sous le kimono mais pour faciliter l'habillage il a été remplacé par une seconde doublure au niveau du col, de l'ourlet et des manches (comme pour le kuro-tomesode).
Le uchikake est un long manteau aux longues manches, en soie matelassée et abondamment décoré. Son origine remonte à l’époque de Kamakura (1185-1333) où il était porté par les épouses des samurai.
Il connut une grande vogue au début de l’ère Muromachi (1333-1573). En effet, les femmes de la noblesse le portaient au cours de la demi-saison, à partir du début mai jusqu’à la fin septembre. Plus tard, il devint un vêtement d’hiver, fait dans un tissage plus épais (karaori), orné de broderies combinées à des feuilles d’or ou d’argent incrustées (nuihaku).
A partir du début de la période d’Edo, il fut confectionné dans un satin damassé (rinzu) blanc, rouge ou noir et décoré de riches broderies.
Le kosode (kimono) porté sous le uchikake se nomme aigi et le obi qui le maintient, kakeshita obi.
Au cours du 18e siècle, le bas du vêtement fut garni d’une sorte de bourrelet rembourré qui l’empêchait de glisser des épaules.
De nos jours, le uchikake est encore porté sur un kimono par les jeunes mariées, au cours de la cérémonie du mariage (et pour la photo !). Très ample, il est à demi-fermé ou reste ouvert. Les motifs représentent le plus communément des pins, des bambous, des grues, des fleurs de pruniers ou des tortues, qui symbolisent tous la longévité. La couleur rouge est dominante.
Sous le uchikake, juban, kakeshita ou furisode se superposent: les couleurs et le style sont libres et les variantes nombreuses.
Cette tenue de mariée forme un ensemble (sous-kimono, juban, kakeshita, obi et uchikake) entièrement blanc qui symbolise ainsi la pureté de la jeune mariée, prête à accepter et à assimiler les us et coutumes de sa belle-famille. Les accessoires sont tous blancs (éventail, tabi, socques, cordelette de fermeture, obi...). Il existe de nombreuses variantes qui associent au blanc de la tenue quelques touches colorées plus ou moins visibles.
Ces kimonos firent leur apparition au début de l'époque d'Edo où ils étaient alors réservés aux enfants et aux adolescentes (jusqu'à 18 ans). Les manches longues symbolisaient déjà la jeunesse.
Il semblerait qu'à partir de cette époque, la coutume voulait que les jeunes filles de plus de 18 ans et celles qui allaient se marier, coupent et raccourcissent les manches de leur furisode qui devenait ainsi un tomesode. À travers ce geste symbolique, la jeune fille devenait ainsi une femme et la femme, une épouse. De plus, la jeune épouse conservait les manches coupées de son furisode pour confectionner un vêtement à son premier enfant.
De nos jours, occasionnellement, les jeunes femmes déjà mariées peuvent le vêtir mais il reste néanmoins le vêtement officiel de la jeune fille ou de la jeune femme célibataire.
Les somptueux et flamboyants motifs brodés ou teints composés de thèmes saisonniers stylisés (faune, flore, paysages ou scènes historiques) de couleurs vives qui couvrent l’ensemble du vêtement de soie en font un kimono d'exception.
La terminologie du vêtement varie avec la longueur des manches:
• hon-furisode: 114-124 cm (le plus formel)
• chû-furisode: 87 à 106 cm
• ko-furisode: 76 à 86 cm
Les plus fréquemment portés sont les chû-furisode (longueur des manches moyenne) lors d'événements comme le jour de la fête de la majorité (à 20 ans), la remise des diplômes universitaires, les mariages ou les soirées.
Ce vêtement noir uni en soie est le plus souvent porté lors de funérailles. Il est orné de 5 blasons familiaux. Les accessoires (obi, obijime et sandales) sont noirs également. Le juban (sous-kimono) blanc est visible seulement au niveau du col et les tabi (chaussons) sont blancs. Autre kimono de deuil mais moins officiel: le kimono à armoiries, uni de couleur neutre (violet pastel par exemple) associé à un obi noir ou gris.
À noter cependant que ces kimonos ne sont pas seulement portés lors des funérailles. Ils conviennent également lors de certaines cérémonies officielles comme la remise du nom d'un maître à son disciple (natori).
Le kimonos de deuil est de nos jours très souvent remplacé par une tenue occidentale adaptée à cette occasion et très codifiée.
C’est LE kimono habillé des femmes mariées ou célibataires qui le portent à l’occasion du mariage d'un(e) ami(e), d’une cérémonie du thé ou d’une soirée habillée, par exemple.
Il est apparu à la fin de l'époque de Taishô (1912-1926). Jusque-là, les femmes disposaient de kimonos très voyants ou très sobres mais avec les changements dus à la modernisation du pays, les besoins vestimentaires évoluèrent. C'est le grand magasin Mitsukoshi qui le premier mit en vente un nouveau genre, le hômonfuku (qui devint plus tard le hômongi). Le succès fut immédiat et la mode se répandit rapidement.
La disposition des motifs est variée: soit ils couvrent uniquement les épaules, les manches et le bas du vêtement, soit ils constituent un superbe ensemble harmonieux et ininterrompu sur toute la surface du vêtement (les coutures respectant le mouvement du motif). Les symboles traditionnels (grue, tortue, phoenix...) conviennent mieux aux événements officiels tandis que les motifs modernes ou la soie tsumugi (tsumugi-hômongi) s'adaptent plutôt aux événements semi-formels ou aux sorties.
Autrefois, ile hômongi était orné de 3 blasons familiaux, mais de nos jours il est remplacé par un seul emblème (au milieu des omoplates) ou en est complètement dépourvu.
Ce kimono est parfois difficile à distinguer du hômongi qu’il peut toutefois remplacer si les motifs sont adaptés et si on y rajoute un kamon (blason).
Il convient à l'occasion d'événements moins conventionnels (là où le hômongi serait trop habillé). De plus, la sobriété des couleurs en font un "must" des participantes à la cérémonie du thé.
Les motifs, parfois absents au niveau de l'encolure, restent plus discrets et n'offrent pas cette unité harmonieuse ininterrompue sur toute la surface (eba) comme c'est le cas pour le hômongi.
Les motifs de l'ensemble sont tous orientés dans le même sens, à partir du bas du vêtement, vers les épaules (autrement dit les motifs situés à l'avant et à l'arrière du kimono regardent toujours vers le haut et ne sont jamais renversés, même chose pour les manches). Il n'y a pas de continuité des motifs au niveau des coutures. Pour ce faire, les motifs ne sont pas teints une fois le montage du kimono (en soie blanche) terminé comme pour le hômongi. Le rouleau de soie avec ses motifs pré-teints est utilisé tel quel pour la réalisation du tsukesage. Les thèmes décoratifs sont reportés sur le tissu avant le montage du vêtement. Ils sont également conçus et dessinés de façon à ne pas être entravés par les coutures.
Ce vêtement fut imaginé au cours de la seconde guerre mondiale (1941), pendant la guerre du Pacifique afin de remplacer le hômongi, devenus interdits, car trop luxueux et trop voyant. Sa popularité de l'époque (faible coût et demande croissante) ne s’est pas démentie par la suite.
On considère que le tsukesage est un compromis pratique entre le hômongi habillé et le komon à motifs répétitifs.
🤔Il existe une variante appelée tsukesage-hômongi qui pose bien souvent des problèmes d'identification même aux professionnels ! Dans ce cas, le kimono est réalisé à partir d'un rouleau de soie pré-teint mais magnifiquement décoré avec des motifs continus au niveau des coutures…
Un must discret que toute Japonaise doit avoir dans sa garde-robe. De couleur unie et sobre, sans aucun motif, le tissu du iromuji peut être un tissage tsumugi, chirimen (crêpe) ou un satin traité à la façon d'un damas (rinzu). Cette sobriété le rend très pratique et il reste un élément basique de la garde-robe d'une pratiquante (mariée ou pas) de la cérémonie du thé par exemple .
Ce kimono se distingua après la seconde guerre mondiale avec les changements de la société japonaise et notamment ceux du système éducatif. En effet, nombreuses furent les mères qui l'adoptèrent pour assister aux cérémonies d'entrée aux écoles ou de remise de diplômes.
La présence de blasons familiaux (1, 3 ou 5) brodés ou teints est fréquente et lui confère un statut plus ou moins officiel. La présence de 3 ou 5 blasons (kamon) l'élève au rang du irotomesode. En revanche, si un iromuji ou un hômongi arborent un blason unique, c’est le hômongi qui sera plus habillé.
Les iromuji les plus couramment portés ne comporte qu'un seul blason.
Les motifs edokomon sont teints à l'aide de pochoirs katagami sur la soie blanche. Ils sont composés le plus souvent de pointillés colorés et disposés de manière originale pour former de minuscules motifs ou formes visibles uniquement de près. Cette technique présente la particularité et l'avantage d'être assimilée à une surface unie lorsque le kimono est vu de loin (komon signifiant "petit motif"). Son origine est antérieure à l'époque de Heian (10e s). Au cours de la période d'Edo, le port de vêtements voyants et luxueux était strictement interdit mais le désir de rester élégant à tout prix n'en avait pas pour autant disparu. Parvenir à se montrer distingué et chic sans signe ostentatoire était du meilleur goût et c'est ainsi que ces motifs eurent un succès grandissant. De loin, les kimonos semblaient être unis mais si l'on s'approchait, on découvrait un tissu teint de motifs minuscules et très détaillés. La fin du 17e siècle correspond à une période d'assouplissement et d'épanouissement culturel au sein de toutes les classes de la société. Les motifs komon furent accessibles à tous et connurent une vogue extraordinaire auprès des classes marchande et populaire. Les causes sont mal connues, mais les motifs komon devinrent peu à peu réservés exclusivement aux kimonos féminins.
Voici les 5 motifs (3+2) edokomon les plus représentatifs: same, kakudôshi, gyôgi ainsi que arare et mansuji . Sur la dernière photo: contour de neige.
Les kimonos en tsumugi (pongé de soie) sont élégants, très appréciés, parfois luxueux et font partie de la catégorie des kimonos dits "tissés" (orimono), qui sous-entend que le fil de soie a été teint avant d'être tissé (il existe cependant des exceptions), contrairement aux kimonos confectionnés à partir d'un tissu blanc et teints par la suite (komon, hômongi...). Les motifs se profilent dans une continuité ininterrompue par les coutures. Les adeptes de ce genre de tissus sont de vrais connaisseurs.
Durant l'époque d'Edo (1603-1867), les différentes classes sociales étaient soumises à des règles sévères jusque dans la façon de se vêtir. En effet, la soie était réservée à la noblesse et aux guerriers. Cependant, les sériciculteurs se mirent à fabriquer pour leur propre usage, des tissus à partir de fils de soie de qualité moyenne, impossibles à commercialiser. Ces tissus qui laissaient apparaître des irrégularités à leur surface et qui ne ressemblaient en rien à de la soie (mais plutôt à du coton) furent alors très prisés par les classes inférieures (marchands, bourgeois) qui, grâce à cette ingéniosité, eurent alors la possibilité de porter en toute tranquillité un matériau qui leur était interdit.
De nos jours, le kimono en soie tsumugi est considéré comme un vêtement ordinaire puisqu'il est fortement déconseillé de le porter lors d'un événement officiel, d'une cérémonie du thé ou d'une soirée (exception faite toutefois pour le tsumugi uni à un blason).
On distingue trois catégories de kimonos en soie tsumugi :
1️⃣ les étoffes les plus raffinées et les plus luxueuses où se découpent des motifs traditionnels et pour lesquelles filage et tissage (environ 11 m) effectués à la main nécessitent plusieurs mois de travail comme le Yuki tsumugi, Oshima tsumugi ..., du nom de leur région d'origine. Ces techniques traditionnelles ont acquis une grande valeur et de tels kimonos sont devenus très prisés. Les prix ici atteignent ceux des vêtements de haute-couture.
2️⃣ les tissus à l’aspect plus grossier et plus irrégulier (dû aux imperfections et irrégularités des fils de soie) et dont les motifs sont dominés par les rayures et les carreaux. Ces caractéristiques en font un vêtement facile à porter et élégant: Yonezawa tsumugi, Ueda tsumugi....
3️⃣ les tsumugi unis ornés d'un blason et autrefois exclusivement réservés aux personnes d'un certain âge sont actuellement très appréciés des plus jeunes en raison de leur côté pratique.
Ici, les motif sont teints à la main ou au pochoir (katagami), le plus souvent. Ils sont de petite taille et répétés régulièrement sur toute la surface du vêtement (les éléments géométriques des dessins sont parfois si petits et réguliers que, vus à une distance de 2 ou 3 mètres, le tissu semble être uni).
Ce type de kimono est très pratique et se porte aisément au quotidien. En effet, le choix des accessoires et du obi est plus aisé et moins strict que dans le cas des autres kimonos plus habillés où tout est codifié selon des règles précises. Il laisse ainsi une plus grande place à l'imagination. Rehaussé d’un élégant obi et d'accessoires judicieusement choisis qui ajouteront une touche originale à l'ensemble, il est parfait pour une sortie, une réunion amicale ou une soirée théâtrale. Un élégant komon bien accessoirisé vaut amplement un iromuji.
Les techniques de teinture sont nombreuses et offrent une gamme variée (Edo-komon, Kaga komon, Kyôkomon, bingata, sarasagata, rôketsuzome, shiborizome...).
A l'origine, les motifs edokomon figuraient sur les vêtements des guerriers (kamishimo), et représentaient le fief auquel ils appartenaient, facilitant ainsi leur identification.
À partir de la moitié de la période d'Edo (1603-1868), les kimonos et les haori de type komon devinrent très à la mode parmi les gens du peuple et la diversité des dessins et motifs s'amplifia (plantes et animaux stylisés, éléments porte-bonheur, compositions donnant lieu à des jeux de mots...).
Les kimono en coton et en laine (souvent associés à de la soie) se portent au quotidien sans façon.
Yukata est l'abréviation du terme yukatabira qui désignait un kimono d'été en tissu fin et léger dont les nobles de la période de Heian (794-1185) se drapaient à l'entrée et au sortir du bain. Les guerriers du Moyen-Age le portèrent en sous-vêtement et finalement, le yukata se popularisa au cours de la période d'Edo pour devenir un vêtement à part entière .
Toujours en coton, il est porté de nos jours à l'occasion des festivals (matsuri) uniquement en été par les hommes et les femmes, dans les auberges traditionnelles (où il est mis à la disposition de la clientèle) ou les établissements de cures thermales (onsen).... Les Japonais aiment également porter leur yukata le soir en rentrant chez eux ou pour dormir. Dans ce dernier cas, il est de facture plus simple et il se ferme à l'aide d'une ceinture étroite ordinaire.
Traditionnellement bleus et blancs (fond blanc et motifs teints à l'indigo ou vice versa), les yukata présentent actuellement une gamme infinie de couleurs et de motifs et séduisent de plus en plus une clientèle jeune. Les motifs classiques, teints à l’aide de pochoirs, sont représentatifs de la saison estivale: volubilis, libellules, gouttes d'eau, éventails, motifs traditionnels de kabuki...
Le yukata s'accompagne d'un obi étroit (han haba obi) ou d'un nagoya obi d'été.